1. Les bienfaits mentaux du jeu
1.1 Réduction du stress et des comportements stéréotypés
Des études en environnement enrichi (puzzles, jouets distributeurs, interactions contrôlées) ont montré que le jeu contribue à :
- diminuer les indicateurs de stress et les comportements répétitifs — les « stéréotypies» — chez les chiens placés en refuge ou en laboratoire.
- accroître la relaxation et le temps passé à l’état calme.
Une réduction du stress, une diminution des comportements anormaux et une augmentation des comportements de relaxation résulte d’un jeu bien mené.
1.2 Stimulation cognitive
Les activités de flair ou de résolution de casse-tête (tapis de fouille, puzzles canins) :
- développent les fonctions cognitives, améliorant la mémoire et la capacité d’apprentissage.
- renforcent la confiance en soi, en permettant au chien de réussir des tâches et de recevoir des récompenses, ce qui agit comme un anti-stress naturel.
Certaines recherches indiquent qu’une activité mentale accrue améliore la santé mentale et la fonction cognitive des chiens ; elle renforce leur confiance, libère le stress et solidifie le lien avec leur maître.
Exercice : comment apprendre à son chien à identifier des jouets à choisir dans une bassine ?
Je vous invite à regarder la vidéo avec l’un de mes exercices préféré avec Vanda : lui apprendre d’identifier ses jouets puis d’aller les chercher sur ordre, par leur nom. Cet exercice se construit pas à pas, avec patience. Dans cet exemple, j’ai mis 15 jouets dans la bassine.
Vanda sur ordre “va chercher – doudou !”
2. Les bienfaits physiques du jeu
2.1 Développement musculaire et soutien articulaire
Le jeu actif (course, lancer/rapporter, traction) exerce les muscles et les articulations :
- augmente la masse musculaire, essentielle pour la stabilité et la mobilité du chien.
- renforce les os et les articulations, en stimulant la formation osseuse et en améliorant la proprioception.
Pour une mobilité optimale et une bonne santé de votre chien, une masse musculaire saine stabilise les articulations et maintient une bonne posture et un mouvement efficace.
2.2 Prévention des blessures et protection des articulations
Contrairement à une idée reçue, une activité régulière et contrôlée n’endommage pas le cartilage, mais :
- favorise la résilience des articulations, par un effet de « pompe » qui nourrit le cartilage.
- réduit le risque d’ostéoarthrite à long terme, en maintenant une lubrification optimale des surfaces articulaires.
3. Mécanismes physiologiques du jeu
Plusieurs processus expliquent pourquoi le jeu agit si positivement sur le chien :
1. Modulation hormonale
- La pratique de jeux actifs ou cognitifs stimule la libération d’endorphines et de dopamine, neurotransmetteurs liés à la sensation de plaisir.
- Elle entraîne une baisse des taux de cortisol (hormone du stress), favorisant un état émotionnel stable.
2. Neuroplasticité et développement neuronal
- Les défis cognitifs renforcent les connexions synaptiques et préservent la santé cérébrale.
- Chez les chiens âgés, un enrichissement mental régulier ralentit la dégénérescence neuronale et protège contre la perte de volume cérébral.
3. Effet « pompe » sur les tissus articulaires
- Le mouvement rythmique lors du jeu active la diffusion de nutriments dans le cartilage, améliorant son élasticité et sa longévité.
- L’alternance efforts/repos lors des sessions de jeu permet une récupération optimisée des fibres musculaires.
4. Comment intégrer le jeu de manière optimale ?
1. Varier les activités
- Alterner sessions de lancer/rapporter, traction, puzzles et exercices de flair.
- Adapter l’intensité à l’âge et à la morphologie : plus doux pour les chiots et seniors, plus vigoureux pour les adultes.
2. Programmer des pauses
- Laisser des temps de repos suffisants pour éviter la sur-stimulation et la fatigue articulaire.
- Observer le langage corporel : halètement excessif ou boiterie sont des signaux d’arrêt immédiat.
3. Renforcer la complicité
- Utiliser le jeu comme récompense lors des séances d’éducation.
- Privilégier les ordres simples (« Assis », « Reste », « Va chercher ») pour combiner apprentissage et plaisir.
Le jeu, loin d’être un simple divertissement, est un véritable levier de santé pour le chien, tant sur le plan mental que physique. En combinant activités physiques modérées et stimulations cognitives, vous :
- réduisez le stress et les comportements problématiques.
- maintenez une musculature forte et des articulations saines.
- renforcez la résilience cérébrale et retardez les effets de l’âge.
Offrir à votre chien des moments ludiques variés, calibrés selon ses besoins, c’est lui assurer une vie longue, saine et épanouie.
Quel jeu privilégier ?
Il n’existe pas de « jeu parfait », mais plusieurs types adaptés à la personnalité de votre chien. Voici les trois grands classiques :
1. Le jeu du lancer/rapporter
Idéal pour les chiens sportifs, qui aiment courir.
- 🛑 A manier avec précaution : un excès de lancers peut trop exciter votre chien, voire fragiliser ses articulations (surtout chez les chiots).
- ❄️ Avec Vanda, je le fais toujours avec modération ; en plus, la neige amortit les chocs
2. Le jeu de traction (corde ou balle)
Parfait pour renforcer votre complicité !
- ⚖️ Respectez les règles : c’est vous qui maîtrisez le début et la fin du jeu. « Je gagne, tu gagnes ! »
- 🤸♂️ Pour aller plus loin, faites passer la corde entre vos jambes : un super exercice de confiance pour votre chien.
3. Les jeux de réflexion ou de flair
Idéal en phase de chiot… et pour tous, en complément !
- 🧩 Cachez des friandises, utilisez des tapis de fouille ou des jouets distributeurs.
- 🧠 Ces jeux stimulant le mental apaisent et fatiguent « intelligemment » votre compagnon.
- 💡 Conseil : variez les plaisirs ; l’équilibre passe aussi par la diversité des stimulations.
🐾 Comment réaliser un jeu de réflexion chez vous ?
Demandez un “assis – pas bouger” – déposez un jouet de plus – revenez et donnez l’ordre et n’oubliez pas de féliciter votre chien si l’exercice est bien réussi. Il doit vous ramener le jouet et non partir dans tous les sens avec.
- Préparez une petite corbeille d’une dizaine de jouets variés.
- Demandez à votre chien « Assis – Reste » pendant que vous disposez ces jeux.
- Sélectionnez un jouet (par exemple : sa « ba-balle » ou son doudou fétiche, celui du premier trajet en voiture).
- Donnez l’ordre « Va chercher ta X ! » et laissez-le trouver l’objet demandé parmi les autres.
Au début, cela peut être difficile : l’excitation est forte et le chien redoute qu’on lui prenne ses jouets ! Avec de la patience et des récompenses, il comprendra vite le principe.
Et n’oubliez pas ceci : jouer avec son chien, c’est avant tout communiquer, se comprendre et s’instaurer une confiance mutuelle.
Important ! Pour que les jouets restent attractifs, laissez toujours 1 ou 2 de ses favoris à portée de patte… et n’oubliez pas : plaisir partagé !
Vos commentaires sont les bienvenus !
Partagez en commentaires si vous avez été tenté par l’exercice de la bassine ?
Vanda vous donne rendez-vous à la semaine prochaine pour vous présenter de nouveaux exercices qu’elle adore !
A très vite.
Vanda & Fabienne
Je suis entièrement d’accord avec ton analyse du jeu, à savoir que c’est un levier de santé pour le chien, physique comme mental. Merci Fabienne pour cette analyse fine qui servira de nombreux propriétaires de chiens en désir d’en apprendre toujours plus.
Merci Laura de ton intérêt et de partager mon point de vue.
Je ne savais pas que le jeu de lancer de balle pouvait fragiliser les articulations des chiens, j’ai appris quelque chose !
Est-ce vrai pour toutes les races ? Car il y en a qui aiment vraiment courir 😅
Merci Ana de ton intérêt et commentaire. Pour répondre à ta question, oui, cela est vrai pour toutes les races, il faut juste respecter quelques principes de base lorsque l’on pratique le lancer de la balle. Ce que l’on oublie souvent, c’est d’échauffer son chien avant. Comment ? tout simplement par une petite promenade ou des exercices de « tourner sur place », par exemple. Souvent, on sort son chien, et tout de suite on lui lance la balle, il saute, c’est pour ainsi dire un « choc » pour ses articulations « froides » à l’atterrissage. À chaque réception de balle, le chien saute ou court à pleine vitesse, puis freine brutalement et retombe. Ces chocs répétés sur les pattes et les coussinets transmettent une force importante aux articulations (épaules, coudes, hanches, genoux), pouvant user prématurément le cartilage et irriter la membrane synoviale. Cela est vrai tout spécialement pour les chiots : les sauts sont à éviter jusqu’à 6 mois, et également pour les chiens seniors.
Parfois, un « sur-étirement » sollicite excessivement les ligaments et tendons (ex. ligament croisé antérieur du genou), favorisant les entorses ou les ruptures partielles. A titre comparatif, un humain ne ferait pas un 50 m sans s’échauffer au préalable.
Les efforts « explosifs » de sprint puis d’arrêt accentuent la prédominance de certains muscles (ischio-jambiers, quadriceps) au détriment d’autres (fessiers, adducteurs). Avec le temps, ce déséquilibre augmente la pression sur les articulations, surtout si le chien n’a pas de périodes de renforcement musculaire équilibré.
Je m’aperçois que j’aurais dû plus développer cela dans mon article ainsi que ma vidéo. J’y reviendrai dans un prochain sujet car cela est tellement important pour la santé de nos chiens. J’ai été plus attentive à cela encore depuis que je pratique le dog dancing avec ma petite Vanda. Avant chaque entraînement, même si actuellement nous en sommes aux balbutiements et que nous ne faisons aucun sauts, nous faisons d’abord des exercices d’échauffement. Et je trouve cela très bien.
Merci pour cet article très complet et la vidéo qui l’accompagne, super pratique pour visualiser les exercices avec Vanda 😃 ! On apprend plein de choses utiles pour le bien-être de nos chiens à travers les jeux!! J’adore et j’adhère !!
Merci Asma. Je pense que Vanda te plairait bien car elle est à ton image : pétillante, tout feu – tout flamme. Avec comme toi en anglais, toujours cette envie d’apprendre, de faire plaisir et de partager. Merci de ton intérêt et bravo pour tes vidéos que je suis toujours avec beaucoup de plaisir.
Tu dis :
« Jouer avec son chien, c’est avant tout communiquer, se comprendre et s’instaurer une confiance mutuelle. »
C’est magnifique.
Ce passage résume parfaitement l’essence du lien humain-animal.
Merci pour ta pédagogie claire, vivante, et pour ces idées concrètes qui font vraiment sens.
Bravo Vanda 🙂
Merci Rémi. Oui, c’est magnifique de pouvoir établir une telle connexion avec son chien et cela nous apporte tant en retour. J’ai la chance d’avoir trouvé en ma t’ite berger blanc suisse une véritable boule non seulement d’amour mais de joie de vivre communicative.
Il y a tellement de possibilités ! Je me demandais aussi si on avait deux chiens, peuvent-ils jouer ensemble ? Si oui, est-il nécessaire en plus de jouer avec lui ? J’imagine que oui, pour apporter de la diversité et surtout un lien avec.
Oui, deux chiens peuvent tout à fait jouer ensemble, et c’est même très bénéfique pour eux. Et pour répondre à tes questions, il est important aussi de jouer avec chacun d’eux pour renforcer un lien avec chacun. Et aussi de prévoir des séquences de jeu à trois. Chaque séquence de jeu sera différente, c’est pourquoi il est important d’alterner pour que chacun fasse partie du jeu collectif. Merci de ton intérêt.
Très intéressée par le jeu d’identification des jouets : je vais chercher la vidéo sur ta chaîne youtube pour voir comment procéder.
Merci de ton intérêt Sylvie. Et si tu souhaites plus de détails pour ce jeu, je peux te faire parvenir une autre vidéo non diffusée.